Rosacée : comprendre, prévenir et traiter cette maladie de peau chronique
La rosacée est une maladie de peau chronique qui touche principalement le visage et évolue par poussées. Bien qu’elle soit souvent confondue avec la couperose ou l’érythrose, elle s’en distingue par ses symptômes plus complexes, pouvant aller de simples rougeurs diffuses à des manifestations inflammatoires marquées. Courante mais mal connue, elle impacte l’aspect de la peau et peut aussi altérer la qualité de vie. Cette fiche vous aide à mieux comprendre les causes, les signes, les différents types de rosacée, et les traitements possibles pour la prendre en charge efficacement.

Qu’est-ce que la rosacée ?
La rosacée est une affection cutanée inflammatoire chronique qui évolue par poussées. Elle touche principalement la partie centrale du visage (joues, nez, front, menton) et se manifeste par des rougeurs persistantes, des vaisseaux visibles (télangiectasies), des sensations de brûlure ou de picotements, voire des boutons ou un épaississement de la peau dans les formes plus avancées.
Rosacée, couperose et érythrose : quelle différence ?
Ces trois termes sont souvent utilisés de manière interchangeable, mais ils désignent en réalité différentes formes ou étapes de la même maladie :
- L’érythrose est généralement le premier signe de la rosacée. Elle se manifeste par des rougeurs diffuses, transitoires ou persistantes, sans vaisseaux apparents.
- La couperose correspond à un stade vasculaire plus avancé, où les petits vaisseaux deviennent visibles sous la peau, en particulier sur les joues et le nez.
- La rosacée, au sens large, englobe ces deux manifestations mais inclut aussi d’autres symptômes plus inflammatoires, comme des boutons, des pustules, ou un épaississement de la peau (notamment sur le nez).
On considère donc que l’érythrose et la couperose sont des formes ou des manifestations spécifiques de la rosacée, souvent présentes dès les premiers stades.
Quels sont les symptômes de la rosacée ?
La rosacée peut se manifester de manière très différente d’une personne à l’autre. Elle évolue par poussées, avec des périodes d’aggravation et de rémission. Les signes varient selon le type de rosacée, mais certains symptômes sont fréquents et caractéristiques.
Rougeurs persistantes
Les rougeurs localisées sur le visage, en particulier les joues, le nez, le front et le menton, sont souvent le premier signe de la rosacée. Elles peuvent s’intensifier sous l’effet de certains facteurs déclenchants comme les variations de température, le stress ou la consommation d’alcool.
Petits vaisseaux visibles (télangiectasies)
À mesure que la maladie évolue, de petits vaisseaux sanguins dilatés deviennent visibles sous la peau, notamment sur les joues et les ailes du nez. C’est ce qu’on appelle la couperose, une forme fréquente de rosacée vasculaire.
Éruptions de type acnéique
Des papules et pustules peuvent apparaître sur les zones touchées, ressemblant à de l’acné. Contrairement à l’acné classique, il n’y a pas de points noirs, et la peau peut être particulièrement sensible ou douloureuse au toucher.
Épaississement de la peau
Dans les formes avancées, on observe parfois un épaississement localisé de la peau, en particulier sur le nez (rhinophyma). Ce symptôme est plus fréquent chez les hommes et peut provoquer une déformation progressive s’il n’est pas traité.
Rosacée oculaire
Dans certains cas, la rosacée touche également les yeux. On parle alors de rosacée oculaire. Elle provoque une irritation chronique, une sécheresse oculaire, une sensation de sable dans les yeux, voire une conjonctivite ou une kératite. Ce type de rosacée nécessite une prise en charge spécifique et rapide pour éviter des complications visuelles.
Causes et facteurs aggravants de la rosacée
La rosacée est une affection multifactorielle dont les causes exactes restent encore mal comprises. Cependant, plusieurs éléments sont reconnus comme favorisant son apparition ou ses poussées. Comprendre ces facteurs permet souvent de mieux contrôler les symptômes au quotidien.
Une prédisposition génétique
La rosacée touche plus fréquemment les personnes ayant une peau claire, fine et réactive, notamment d’origine nord-européenne. Une composante héréditaire semble également jouer un rôle : avoir un parent atteint de rosacée augmente le risque de développer la maladie.
Un dérèglement des vaisseaux sanguins
La rosacée est étroitement liée à une hyperréactivité des capillaires sanguins du visage. Ces vaisseaux se dilatent anormalement sous l’effet de certains stimuli (chaleur, froid, émotions…), provoquant rougeurs et échauffements. Avec le temps, cette dilatation peut devenir permanente.
Un déséquilibre de la flore cutanée
Des études suggèrent que certains micro-organismes présents naturellement sur la peau, comme le Demodex folliculorum (un acarien microscopique), seraient plus nombreux chez les patients atteints de rosacée. Leur présence excessive pourrait contribuer à une inflammation chronique de la peau.
Des facteurs environnementaux et de mode de vie
Certains éléments peuvent déclencher ou aggraver les poussées de rosacée :
- Exposition au soleil ou au vent
- Températures extrêmes (chaud ou froid)
- Consommation d’alcool, de plats épicés ou très chauds
- Stress, émotions fortes
- Activité physique intense
- Certains cosmétiques ou produits irritants
Facteurs hormonaux
La rosacée peut également être influencée par des changements hormonaux, notamment à la ménopause chez les femmes. Cela peut expliquer une recrudescence des symptômes à certaines périodes de la vie.
Les différents types de rosacée
La rosacée ne se manifeste pas toujours de la même façon. Elle évolue par phases et peut prendre des formes cliniques distinctes, parfois combinées chez un même patient. On distingue généralement quatre sous-types principaux, chacun avec ses symptômes caractéristiques.
Rosacée érythémato-télangiectasique
Ce type est souvent le stade précoce de la rosacée. Il se manifeste par des rougeurs diffuses sur les joues, le nez, le front et le menton, parfois accompagnées de bouffées vasomotrices (dans le cas de l’érythrose) et de télangiectasies visibles (dans le cas de la couperose). La peau peut devenir plus sensible, réactive au chaud, au froid ou à certains produits cosmétiques.
2. Rosacée papulo-pustuleuse
Cette forme ressemble à de l’acné, avec l’apparition de papules (petites lésions rouges en relief) et de pustules (boutons contenant du pus). Contrairement à l’acné, les comédons sont absents. Les rougeurs restent également très marquées. Cette forme est plus inflammatoire et peut nécessiter un traitement médical spécifique.
3. Rosacée hypertrophique (ou phymateuse)
Plus rare, cette forme se caractérise par un épaississement progressif de la peau, notamment au niveau du nez (rhinophyma). Les tissus deviennent irréguliers et déformés. Elle touche plus souvent les hommes et s’installe sur le long terme si elle n’est pas prise en charge.
4. Rosacée oculaire
Souvent sous-diagnostiquée, la rosacée oculaire peut précéder ou accompagner les formes cutanées. Elle se manifeste par une sensation de brûlure, de sécheresse, une rougeur des paupières ou des yeux, voire des orgelets ou conjonctivites à répétition. Un avis ophtalmologique est alors recommandé.
Quels sont les traitements possibles contre la rosacée ?
La rosacée est une affection chronique qui ne disparaît pas complètement, mais il existe de nombreux traitements pour en atténuer les symptômes et limiter les poussées. Le choix du traitement dépend du type de rosacée, de sa sévérité et de l’état général de la peau. Une prise en charge adaptée peut significativement améliorer le confort et l’aspect cutané.
Traitements topiques (locaux)
Pour les formes légères à modérées, des crèmes ou gels à base de métronidazole, d’ivermectine ou d’acide azélaïque sont souvent prescrits. Ces molécules agissent contre l’inflammation et les rougeurs. Certains traitements vasoconstricteurs comme la brimonidine peuvent également réduire temporairement les rougeurs diffuses.
Traitements oraux
Dans les formes inflammatoires, notamment papulo-pustuleuses, des antibiotiques oraux (tels que la doxycycline à faible dose) peuvent être indiqués pour leur effet anti-inflammatoire. Les traitements par isotrétinoïne sont parfois envisagés dans les cas sévères ou résistants, sous surveillance médicale stricte.
Traitements par laser et lumière pulsée
Les technologies esthétiques comme le laser vasculaire ou la lumière pulsée (IPL) permettent de cibler les vaisseaux dilatés responsables des rougeurs et de la couperose. Ces traitements sont particulièrement efficaces pour améliorer l’aspect visuel de la peau dans les formes érythémato-télangiectasiques. Plusieurs séances sont souvent nécessaires, mais les résultats sont durables.
Soins dermocosmétiques adaptés
L’utilisation quotidienne de produits doux, non irritants, conçus pour les peaux réactives est indispensable. Des crèmes apaisantes, anti-rougeurs et hydratantes permettent de renforcer la barrière cutanée. Un écran solaire SPF 50 est également recommandé toute l’année pour limiter les déclencheurs liés aux UV.
Prise en charge de la rosacée oculaire
La rosacée oculaire nécessite un suivi ophtalmologique. Des soins locaux, comme des larmes artificielles, et une bonne hygiène des paupières sont recommandés. Dans certains cas, des antibiotiques oraux sont prescrits pour limiter l’inflammation chronique.
Prévention et gestes quotidiens pour limiter la rosacée
Adopter une routine de soins adaptée et éviter les facteurs déclenchants permet de réduire significativement les poussées de rosacée. Même si la maladie est chronique, ces gestes quotidiens peuvent limiter son évolution et améliorer la qualité de vie au quotidien.
Éviter les facteurs aggravants
De nombreux éléments peuvent déclencher ou intensifier les symptômes de la rosacée :
- Exposition solaire : les rayons UV sont un des principaux facteurs aggravants. Une protection solaire quotidienne (SPF 50, filtre minéral) est indispensable.
- Chaleur et froid extrêmes : variations de température, saunas, boissons ou aliments très chauds peuvent provoquer des bouffées vasomotrices.
- Alcool, épices et café : ces substances sont connues pour dilater les vaisseaux sanguins et aggraver les rougeurs.
- Stress et émotions fortes : des techniques de relaxation comme la respiration profonde, la méditation ou le yoga peuvent aider à mieux les gérer.
Choisir des soins adaptés
Les peaux sujettes à la rosacée doivent être traitées avec douceur :
- Privilégier des produits sans parfum, sans alcool et non comédogènes.
- Utiliser des nettoyants doux et éviter les gommages abrasifs.
- Appliquer des crèmes apaisantes anti-rougeurs matin et soir.
Hygiène de vie
Un mode de vie sain peut avoir un effet bénéfique sur la rosacée :
- Sommeil réparateur : un bon équilibre de sommeil favorise une meilleure régénération cutanée.
- Alimentation équilibrée : éviter les aliments pro-inflammatoires (sucre raffiné, alcool, produits ultra-transformés).
- Hydratation : boire suffisamment d’eau chaque jour pour maintenir une peau souple et moins réactive.
Conclusion : mieux comprendre la rosacée pour mieux la maîtriser
La rosacée est une maladie de peau fréquente mais encore trop méconnue. Elle peut impacter la qualité de vie lorsqu’elle n’est pas identifiée ou traitée correctement. En comprenant ses mécanismes, ses symptômes, et ses facteurs déclenchants, il est possible de limiter son évolution et de retrouver un confort cutané durable.
Des solutions efficaces existent, qu’il s’agisse de traitements médicaux, de soins topiques ou de techniques comme le laser vasculaire, particulièrement utile dans les formes avec vaisseaux visibles.
Le Centre Laser Matabiau à Toulouse vous propose une prise en charge personnalisée de la rosacée, adaptée à votre type de peau et à votre stade évolutif. Lors d’une première consultation, nous pourrons identifier précisément vos besoins et vous orienter vers le protocole le plus approprié.
Besoin d’un avis personnalisé ? Prenez rendez-vous dès maintenant pour une consultation au Centre Laser Matabiau et faites le point avec un médecin expert en pathologies cutanées.
FAQ : les questions fréquentes sur la rosacée
La rosacée est-elle une maladie chronique ?
Oui, la rosacée est une affection cutanée chronique. Elle évolue généralement par poussées, avec des périodes d’accalmie et des phases inflammatoires plus marquées. Si elle ne se guérit pas totalement, elle peut être largement contrôlée grâce à des soins adaptés et un mode de vie approprié.
La rosacée est-elle contagieuse ?
Non, la rosacée n’est pas une maladie contagieuse. Elle ne se transmet ni par contact physique, ni par les objets du quotidien. Il s’agit d’une affection multifactorielle impliquant une prédisposition individuelle, des facteurs environnementaux et parfois une altération de la flore cutanée.
La rosacée peut-elle toucher les hommes ?
Oui, bien que plus fréquente chez les femmes entre 30 et 50 ans, la rosacée peut également toucher les hommes. Chez ces derniers, les formes hypertrophiques (notamment au niveau du nez) sont souvent plus marquées.
Quels aliments éviter en cas de rosacée ?
Il est recommandé d’éviter les aliments susceptibles de provoquer des bouffées vasomotrices, comme les plats épicés, les boissons alcoolisées, le café très chaud, ou encore certains fromages fermentés. Chaque personne étant différente, un journal alimentaire peut aider à identifier les déclencheurs personnels.
Peut-on se maquiller quand on souffre de rosacée ?
Oui, à condition d’utiliser du maquillage non comédogène, formulé pour les peaux sensibles. Il est préférable d’opter pour des produits testés dermatologiquement, et de privilégier les correcteurs verts pour camoufler les rougeurs, sans irriter la peau.